Plus
de cinquante personnes étaient réunies Salle de
la Fontaine à Assérac autour de deux
comédiennes de la veine du "Théâtre de
l'Opprimé". Elles avaint mis en scène des textes d'humour
décliné sous toutes ses facettes, du décalé
au burlesque, de Jean-Michel Ribes à Pierre Dac en passant par
Raymond Devos et consorts.
Le public ne s'est pas privé
d'applaudir cette prestation remarquable de justesse et de finesse.
À
la fin du spectacle les discussions sont allées bon train avec
les deux comédiennes que nous espérons bien voir revenir
à Assérac avec de nouveaux textes et tout leur
peps !
Soirée
"Donnez-nous des nouvelles"
vendedi 3 décembre
2010 Bibiliothèque d'Assérac
Thème : les
écrivains du froid
Le froid était bien
là, en effet ! Malgré tout, le groupe s'est
augmenté, puisque nous étions seize.
Cathie nous a lu Le monstre de Frode Grytten, écrivain
norvégien contemporain, auteur connu pour Ne
réveillez pas l'ours qui dort. Une nouvelle au thème
inattendu et impressionnant.
Yannick a choisi un extrait du Lièvre de Vatanen de Arto
Paasalina, écrivain finlandais, de 1975. Une aventure
picaresque dans le grand Nord pleine d'humour.
Madeleine a présenté Tourguenievet le contexte
du servage dans la Russie du XIXe. La nouvelle tirée de Mémoires
d'un chasseur n'était pas loin d'être autobiographique
pour une part du récit.
Une discussion a suivi chaque lecture, riche
et partagée. Pâtes de fruits maison et vin chaud
pendant une lecture surprise de Cathie : Le père Noël
encorné d'un auteur cette fois venu d'Italie : Andrea
Camillieri.
Nous continuerons sur notre lancée du grand froid
hivernal et de nouveaux lecteurs se sont proposés pour chercher
des nouvelles et nous les offrir le 28 janvier, toujours à 20 h
30 à la Bibliothèque d'Assérac que nous remercions
de nous accueillir.
La porte est ouverte à tout nouveau venu !
"goûter-livre"du 17 novembre 2010
Après-midi
au coin du feu pour cette sixième rencontre autour de :
Mythologies de Roland Barthes Mémoires duXXe
siècle de Joseph Mahé Le premier motde Vassilis Alexakis Le coeur régulier de Olivier Adam
Pierre de patience de Syngué
Sabour
Va où ton coeur te porte de Susanna Tamaro
Le jardinier de Versailles de Alain Baraton Trois nouveaux participants au goûter cake gâteau
aux pommes, un grand panier de Chayeux, de Canada et autres
délicieuses variétés à partager, une
chanson bretonne a capella au débotté pour nous enjouer,
des informations sur diverses activités alentour... et quelques
vieux mots de Jules Trousset.
Aprés-midi ex commodo !
Prochain rendez-vous le 12 janvier
Décrochez-moi-çà : Chapeau d'occasion pour femme
Défâcher (se) : s'apaiser après s'être mis en
colère.
Déparpaillé : débraillé
Diaprure : variété de couleurs
Diem perdidi : loc. lat qui signifie : j'ai perdu ma journée. Ce
sont les paroles de Titus, lorsque dans sa journée, il n'avait
pas trouvé l'occasion de faire une bonne action.
Disputaillerie : Dispute longue et vaine.
Doucettement : s'emploie populairement dans le même sens que
doucement.
Drupe : masculin ou féminin, fruit charnu et succulent qui
renferme un seul noyau, comme la prune, la cerise, la pêche.
Duire : convenir, plaire, être à la convenance. Cela ne me
duit pas.
Écarbouiller : écraser
Échauboulure : petite élevure rouge qui vient sur la peau
et qui cause un picotement plus ou moins vif : il a le corps plein
d'échauboulures.
Écornifler : chercher à manger aux dépends
d'autrui, à prendre part à un repas auquel onn'est pas
invité.
Égnaffer : surprendre, émerveiller.
Ergo-glu : expression familière dont on se sert pour se moquer
des grands raisonnements qui ne concluent rien.
Ex commodo : selon son loisir, à son aise, sans se presser,
quand on a le temps.
Soirée
"Donnez-nous des nouvelles"
22 octobre 2010
Bibiliothèque d'Assérac
Un bon petit cercle autour de cinq lecteurs
dans l'intimité de la bibliothèque...
Les uns d'Assérac, les autres de Quimiac, Pénestin,
Saint-Molf...
Une lumière douce...
Un échange pour préparer les lectures du 3
décembre...
Des nouveaux lecteurs...
Un peu de musique et petit vin chaud pour terminer..
Cinq nouvelles pour
cette troisième soirée à la bibliothèque.
Après le thème de l'enfant, celui des animaux,
c'était autour du jardin que nous nous réunissions.
Tour à tour nous avons écouté des textes de Jean
Giono, Alain Girard-Daudon et une plus large place a été
faite à Katherine Mansfield. Trois auteurs, trois époques
différentes : fin 19ème début 20ème puis
mi-temps du 20ème et contemporain. Trois auteurs et trois styles
différents pourtant traversés chacun par un rapport
étroit de l'homme à la nature.
JEAN GIONO
Dans sa préface aux éditions de La Pleïade, Jean
Ricatte tient Jean Giono pour l'un des plus grands narrateurs que la
littérature ait produit. Il est vrai que chaque récit de
Giono est une parabole dans une écriture inégalée.
L'envers et l'endroit des mots n'ont pas de secret pour lui, il les
utilise dans leur pleine puissance. Il écrivait : " Ma
sensibilité dépouille la réalité
quotidienne de tous ses masques". Vie et mort s'entremêlent dans
son œuvre qui est une ode à l'humanité
Un film de Pagnol a été tiré de cette nouvelle
où le jardin a statut de verger. Il y pousse des pêchers
qui sont voués à la destruction pour laisser place
à une terre à blé : métaphore d'une
génération succédant à une autre.
ALAIN GIRARD-DAUDON
L'auteur, d'abord enseignant dirige la librairie " Vent d'Ouest "
à Nantes, il est aussi une cheville ouvrière de la Maison
de la poésie. Il nous donne ici une petite nouvelle sur la
réminiscence et la recherche du temps perdu où ilembrasse
dans un même élan le topos du jardin physique et du jardin
intérieur. La chute est comme une vanité au sein d'une
toile : elle dit le tempus fugit.
KATHERINE MANSFIELD
Pseudonyme de Catherine Bauchamp, fille de banquier de
Nouvelle-Zélande où elle naquit. Petite fille,
écrivait déjà dans une revue de son école.
Université à Londres puis retour à Wellington
avant de revenir y vivre sa vie. En 1911 publie son premier recueil de
contes. Ne cessera d'écrire malgré sa santé
délicate. La tuberculose la terrassera à Fontainebleau.
Auteur aussi de poèmes, d'un journal et de nombreuses lettres,
c'est une grande admiratrice de Tchékhov à qui son art
doit beaucoup. Pour elle un incident infime devient l'occasion d'une
exploration révélatrice de l'inconscient. Elle est du
siècle de Freud, il n'est donc pas étonnant que l'on dise
d'elle qu'elle est une clinicienne de l'âme.
On a pu entendre une nouvelle très brève, radicale, qui
va à l'essentiel, sorte de conte à l'adresse des humains
dans la tradition des bestiaires. Puis deux nouvelles plus longues
écrites environ six mois avant sa mort à 34 ans,
après un de nombreuses années de tuberculose. L'une
rapporte une conversation entre une nièce et sa tante au moment
d'un départ dansd une allée fleurie, l'autre sur un
couple qui pourrait faire écho à celui de K. Mansfield et
de son mari. Elles sont extraites de son journal
réédité trois fois, en 1932, 1950 et 1973. Comme
toujours chez Mansfield, le détail renvoie au plus profond des
relations humaines et à la psychologie des personnages. Elle est
considérée comme un des maîtres de la nouvelle.
1 Tante Fan de KATHERINE
MANSFIELD par Danielle
2 Jofroi de la Maussan de JEAN GIONO par Gilles
3 L'aventure grisante KATHERINE MANSFIELD par Cathie
4 Jardin de ALAIN GIRARD-DAUDON par Jacky
5 Les Sheridan KATHERINE MANSFIELD par Marie-Madeleine
"goûter-livre"du 15 septembre 2010
Après-midi
automnal pour cette cinquième rencontre autour de :
Celle qui détricotait le vie de Françoise
Baqué Marthe et Mathildede Pascale Hugues Le bonheur du jourde Jacques Brosse Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures
de patatesde Mary Ann Shaffer et Annie Barrows (présenté
par deux participantes)
Échos d'un pays disparu - Récits de
la vie ordinaire en pays de Retz entre 1900 et 1960 - de Michel
Alexandre Gautier
Au nom de la mèrede Erri de Luca
Le dieu manchot de José
Saramago
Comme d'habitude la petite rubrique "à nos chers mots
disparus", que l'on peut consulter intégralement sur le site,
cette fois consacrée à la lettre C, a fait venir des
commentaires joyeux.
Voir quelques exemples ci-contre.
Prochain rendez-vous le 17 novembre
Cadeau : latin,
catellus petite chaîne à cause du lien que le cadeau
établit entre celui qui le donne et celui qui le reçoit.
Repas, fête que l'on donne principalement à des femmes.
Cailleter : babiller, bavarder (caillette est le nom donné
à une femme frivole et babillarde)
Caillot-rosat : poire ainsi nommée parce qu'elle est
caillouteuse et qu'elle a un goût de rose.
Canulant : ennuyeux, fatiguant : en voilà un qui peut se flatter
d'être canulant, quel canulant que cet homme là.
Chafrioler (se) : se montrer tout réjoui, exprimer sa
gourmandise.
Chattemite : personne qui affecte une contenance douce, humble et
flatteuse pour tromper quelqu'un.
Chiliade : Millier, grande quantité.
Cocarder (se) : se griser.
Colombin : qui est d'une couleur mélangée entre le rouge
et le violet, on dit aussi gorge de pigeon : taffetas colombin, soie
colombine.
Commensal : du latin cum, avec et mensa, table. Celui qui mange
à la même table..
Commodat : prêt gratuit d'une chose qu'il faut rendre en nature
après un certain temps
Compartir : partager (vieux).
Compos sui :
locution latine, maître de soi.
Dimanche
1er août 2010
Salon du livre de Kercabelec
Des Sources et des
Livres était invitée à participer à ce
deuxième salon – organisé par la mairie de Mesquer – qui,
comme l'an dernier, a accueilli sous son grand chapiteau de nombreux
exposants et visiteurs.
Au côté de Christine
Guénanten – qui rendait hommage à Hélène
Cadou – nous avons présenté au public les trois livres
édités par l'association depuis sa création :
Cette deuxième
soirée de lecture de nouvelles avait pour thème les
animaux...
Le thème choisi ce soir n'est
pas un sujet neuf. L'esclave Esope, six siècles avant
Jésus-Christ et Jean de la Fontaine dans la deuxième
moitié du XVII ème siècle ont utilisé
l'animal pour s'autoriser certains propos par le biais de fables.
(Fabula : récit ou propos). En 1107, Philippe de Than
écrivait le Bestiaire. En 1802, Casti rédigeait un
poème héroï-comique en forme d'apologie
épique intitulé Les Animaux parlants. Plus tard encore,
Gorges Orwell dans sa Ferme des animaux, allait se servir d'une
basse-cour pour transposer métaphoriquement le stalinisme. Dans
un genre très différent, Walt Disney a lui aussi
utilisé sur le mode onirique, moraliste voire idéologique
la gent animale. Depuis la nuit des temps le genre humain entretient un
lien étroit avec l'animal qu'il soit domestique, auxiliaire,
alimentaire. On ne pourrait imaginer Sancho Panza et son maître
sans Rossinante compagnonnant avec l'âne. Ainsi, de façon
allégorique, philosophique ou symbolique tout un bestiaire a
été utilisé à des fins que l'on pourrait
dire didactiques.
Sur la musique de Schubert,
Schumann, Haendel, Lorenzetti et Bach avecDanielle au violoncelle, les
nouvelles de ce soir font vivre tour à tour une taupe, une
chienne, un chien, des poissons, une vache et un âne.
Primo Lévi : Nez contre nez in Dernier
Noël de Guerre, 10/18
À sa mort en 1987, il laisse une douzaine de nouvelles
inédites dont certaines d'inspiration autobiographique. Les
autres sont des sortes de contes moraux déguisés mettant
en scène des animaux. Ces textes dévoilent une facette de
Primo Lévi, dont les capacités d'écriture
étaient multiples. Ils confirment qu'il n'était pas
seulement le témoin capital de la vie déshumanisante des
Lager, le peintre de l'âme humaine, le scientifique à la
fois précis et distancié à l'humour subtil de mais
aussi un créateur à la plume fine et pleine de retenue
doublé d'un humour pince sans rire pour masquer le
tréfonds douloureux de l'homme poète. Son oeuvre majeur
est Si c'est un homme.
Dans la postface de cette série de nouvelles Marco Belpoliti
parle du style de Primo Lévi en ces termes : " L'absence
apparente de prosopopée, la basse tension narrative apparente,
la capacité de condenser un grand nombre d'informations sur peu
d'espace, sont des qualités rares… ". Plus loin il ajoute : " La
partie animale, l'animal-homme, sur laquelle il insiste dans Si c'est
un homme, est le renversement de la partie humaine, de même que
le Lager est l'envers de la société civilisée.
C'est pourquoi le monde humain apparaît dans les paroles
d'animaux comme son contraire, dans le bien comme dans le mal. Ce n'est
pas un paradoxe, mais un exemple de l'intelligence lucide et implacable
de ce magnifique écrivain moral ".
Nez contre nez s'inscrit dans la série des " dialogues naturels
" où l'animal est dans la nature comme lieu de la lutte et de la
survie.
Jean-Jacques Zimmerlin : Snoopy et Doudou.
Inédit
Psychologue, il est aussi peintre et écrivain. Auteur depuis
plusieurs années de nombreuses nouvelles. Il vit et exerce
à Laval. Il n'a jamais publié.
Cette nouvelle tragi-comique met en scène les relations
complexes maître-animal familier, un peu comme le ferait Raymond
Devos dans ses sketches où le pathétique côtoie le
joyeux et l'humour la gravité.
Guy de Maupassant : Mademoiselle Cocotte, in Œuvres
complètes, La Pléiade.
Écrivain météore. Vie flamboyante avec une fin
pathétique causée par la syphilis. Ce conte reprend une
anecdote déjà traitée par Maupassant avec une
histoire de chien mais de façon différente. Il y
intègre le thème de l'aliénation à laquelle
il porte un grand intérêt avant même qu'il ne soit
peu à peu ravagé par la folie. On notera aussi
l'importance du titre qui porte à confusion de façon
délibérée. Le mimétisme est intentionnel
entre les femmes dites de petite vertu et l'animal ici chéri par
son maître.
Katherine Mansfield : The
fly, Twelve very short stories, Didier. Traduction Marie-Laure
Herlédan
Née en 1890. Pseudonyme de Catherine Bauchamp, fille de banquier
de Nouvelle-Zélande où elle naquit. Petite fille,
écrivait déjà dans une revue de son école.
Université à Londres puis retour à Wellington
avant de revenir y vivre sa vie. En 1911 publie son premier recueil de
contes. Ne cessera d'écrire malgré sa santé
délicate. La tuberculose la terrasser à Fontainebleau.
Auteur aussi de poèmes, d'un journal et de nombreuses lettres,
c'est une grande admiratrice de Tchékhov à qui son art
doit beaucoup. Pour elle un incident infime devient l'occasion d'une
exploration révélatrice de l'inconscient. Elle est du
siècle de Freud, il n'est donc pas étonnant que l'on dise
d'elle qu'elle est une clinicienne de l'âme. La mouche a
été écrit en 1922.
Dans " L'art de Katherine Mansfield ". Extrait de Histoire de la
littérature anglaise de L. Cazamian, il écrit :
" Elle a découvert, après tant d'autres, le royaume de
l'inexprimé… La méthode, très consciente, est
toute d'instinct. Choisissant les moments où, sous la
lumière quotidienne s'éclairent par transparence les
caractères, elle les fait vivre, agir, parler selon une
nécessité persuasive, et laisse se dégager de leur
mémoire ou de leur subconscient leur passé comme leur
avenir. Ils ne nous sont expliqués que du dehors ; ils
s'expliquent eux-mêmes, le jeu de leurs réactions
naturelles créant en nous, par la grâce d'un art souverain
et simple, une divination mobile de leur âme ". Telle est
l'univers de la nouvelle de ce soir
Jean Sulivan : Asinus
asinum fricat in Bonheur des rebelles, Gallimard
Devenu écrivain à 54 ans après avoir laissé
son ministère, ce prêtre à la plume tranchante n'a
cessé, jusqu'à sa mort en 1980, d'écrire romans et
essais. Loin des consécrations mondaines et des cohortes
militantes Jean Sulivan n'était pas de la catégorie des
suiveurs et répétiteurs. Récoltant en tous sens
dans les livres et dans la vie des gens, il a produit lui-même
une manne littéraire dont le lecteur ne sort pas indemne. Livre
après livre apparaissent une lucidité radicale du monde
qui l'entoure, une vigilance sans concession, une parole
acérée qui abat les certitudes, l'insolence d'un rebelle
à tout ce qui empêche " la vérité
intérieure ".
La nouvelle de ce soir est extraite de Bonheur des rebelles
édité comme l'ensemble de son oeuvre chez Gallimard. Le
titre latin est proverbial, il dit d'un humour acidulé la nature
humaine lors d'un événement banal du quotidien. A
méditer…
Yves Maurice : Alors,
ça mord ? Inédit
Instituteur, écrivain, poète, photographe et
illustrateur. Il vit à Guérande et s'intéresse
particulièrement aux vieux métiers qu'il fixe sur la
pellicule. On peut trouver nombres de ses tirages sur cartes postales.
Il est l'auteur de livres pour enfants et de nombreux récits et
poèmes. Il était l'ami depuis une dizaine d'année
du sculpteur Jean Fréour qui était le dernier des Seiz
Breur et qui est mort la semaine passée.
Le court récit qui va être lu ce soir n'a pas
été classé comme nouvelle, mais il pourrait aussi
appartenir à ce genre.
Daniel Boulanger : Le
premier jour in Les noces du merle, Folio
Il est né en 1922. Arrêté en 1940 pour acte de
sabotage. Dans les années 1950 les écrivains et
cinéastes de la nouvelle vague trouvent chez lui et sa femme un
lieu de rencontre. Poète et romancier, il a écrit une
centaine de films et a largement contribué au renouveau de la
nouvelle. Il tourne même dans certains film (La mariée
était en noir…) Il se penche sur les gens auxquels ont ne
prête guère attention et leur trouve d'infinies richesses.
C'est une oeuvre d'embellissement où le médiocre
disparaît, il fait gloire aux humbles et aux
méprisés et fait entendre la musique des gens qui ne font
pas de bruit. Les deux académies l'on récompensé
pour cet art et il siège de puis 1983 parmi les dix de la
Goncourt.
La nouvelle de ce soir pourrait être considérée de
style réaliste pouvant se rapprocher de l'écriture de Guy
de Maupassant, mais la sensualité qui s'en dégage, comme
dans bon nombre de ces textes, est plutôt dans la veine d'un
Giono pastoral avec la place accordée à la mère
nature et nourricière, les bêtes et les
événements forts de la vie dans le monde paysan.
Et pour finir un petit jeu
littéraire... Qui a écrit ces lignes ?
" Tous criaient ou
riaient. La provision de vie qu'ils avaient faite pendant ces mois
où chacun avait mis son âme en veilleuse, ils la
dépensaient ce jour-là qui était comme le jour de
leur survie. Le lendemain, commencerait la vie elle-même, avec
ses précautions. Pour le moment, des gens d'origines très
différentes se coudoyaient et fraternisaient.
L'égalité que la présence de la mort n'avait pas
réalisée en fait, la joie de la délivrance
l'établissait, au moins pour quelques heures. "
Débats vifs... des pistes, des fausses pistes... mais à
choisir enfin entre De Gaulle, Camus et Duras, c'est Albert Camus qui
fut bien reconnu.
Marie-Laure Jeanne
Herlédan
16 juin 2010
Maison des Sources et des
Livres
dans le cadre des "Gouters-livres" du mercredi
Nous avions décidé ensemble de
consacrer le dernier
goûter-livres de la saison à une lecture croisée de Une vie bouleversée de Etty Hillesum.
Voici quelques notes et citations retenues, espérant
qu'elles soient le reflet de nos échanges...
Etty Hillesum, une parole
à partager
Son écriture est
simple et sensible, humble et vraie, son langage moderne.
C'est une quête pour trouver qui elle est et cela passe par un
autre… par l'amour de l'autre.
Une rencontre de Dieu quelque que soit le nom. C'est une trajectoire de
sagesse. Ce qu'elle dit ne s'oublie pas de l'intérieur. Il y a
une musique fondamentale qui permet de se nourrir de ce qu'elle
écrit, comme une manducation. On peut s'identifier, même
si on sait que c'est un destin d'exception…
À la lecture, la proximité de cette femme interroge. Ce
qui reste de la substance de quelqu'un quand il n'est plus fait
mystère, comme si la mort n'en était pas vraiment une,
tellement la présence est vive, vivante. On mange sa parole, le
verbe est partagé et ainsi cela bouleverse la mort. Cette Vie
bouleversée abat la mort.
Ce qu'il y a d'étonnant c'est que " ça lui est
tombé dessus ". Il s'est passé quelque chose
d'improbable. Elle aurait pu se réfugier dans le malheur mais
elle ne cède pas, elle ne se soustrait pas à son destin.
Sartre dit qu'on n'est jamais aussi libre que dans l'oppression… Ce
dont elle aurait eu envie ou besoin se transforme. Elle appelle
ça Dieu. C'est un sujet moderne et attachant. Elle donne
à penser que notre humanité est belle malgré tout,
elle convie à l'espoir. Plus elle sait le danger, moins elle est
dupe de ce qui se passe, plus elle progresse. Elle est clairvoyante.
Chez Etty Hillesum le sentiment de bonheur s'accroît et il y a
une contagion de ce bonheur comme si toute action d'amour faisait de
l'effet dans le monde. Elle dit ses sources, elle puise dans Rilke par
exemple, mais ce n'est pas qu'une expérience intellectuelle.
C'est une position personnelle, un acte personnel. " Se contraindre
à… persister à… jusqu'à sentir le ciel
s'éclaircir ". Laisser venir à soi, prendre le temps mais
pas seulement le bien être facile. S'obliger. On se doit à
soi même le bien dire. On oublie qu'on est le sujet de ce qui se
passe. Cela fait penser à une prescription ancienne de
philosophe. N'attend pas des objets qu'ils remplissent le vide.
Prêter attention à sa vie psychique.
Son écriture est-elle seulement témoignage ? C'est dans
le cadre de sa thérapie qu'elle se met à écrire :
" vaincre ma réticence… mettre par écrit… ".
L'écriture se crée en écrivant, cela n'est pas
communication mais trace. Lorsqu'on pense aux Écritures, les
écritures d'Etty auraient leur place dans une bible de notre
temps, quand on sait l'importance de la lettre et de l'écrit
pour les Juifs. C'est une sainte laïque.
Ce sont des écrits qui permettent à toutes sortes
d'humains de se clarifier. Pour elle ce qui est, est. Pas de temps
à perdre pour contester ce qui est. Quand elle dit : " Nous
devrons rendre des comptes ", il faut l'entendre par rapport à
une manière de se tromper en mésusant de la parole.
Son seul endroit de résistance est comme la maîtrise de sa
pensée par l'écriture, là, seule, elle est
intouchable, son approche du temps la fait réchapper à la
déshumanisation extérieure.
C'est un sujet souverain. Elle tient les rênes d'elle-même,
elle acquiert la capacité d'être le gardien de sa
pensée, elle résiste au-delà d'un non ou d'un oui,
elle sauve son âme en quelque sorte, elle la préserve.
Elle a écrit
Mon acceptation
n'est ni résignation ni abdication de la volonté. Il y a
toujours place pour la plus élémentaire indignation
morale devant un régime qui traite ainsi des êtres humains.
Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte c'est la
façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance
consubstantielle à la vie et de conserver intact à
travers les épreuves un petit morceau de son âme.
Mes combats se déroulent sur un théâtre
intérieur et contre mes démons personnels.
Ah oui, voilà ce que je voulais dire : voilà le
commencement, le tout premier commencement : se prendre au
sérieux et être convaincu et croire que cela a un sens de
trouver sa propre forme. Il s'agit d'ailleurs d'un travail que l'on
peut accomplir sur ses semblables : les ramener toujours vers
eux-mêmes et les retenir dans leur fuite vis à vis
d'eux-mêmes et les prendre par la main pour les raccompagner
jusqu'à leurs propres sources.
Il faut devenir aussi simple et aussi muet que le blé qui pousse
ou la pluie qui tombe. Il faut se contenter d'être.
Notre unique obligation morale, c'est de défricher en
nous-même de vastes clairières de paix et de les
étendre de proche en proche, jusqu'à ce que cette paix
irradie vers les autres.
Les pires souffrances de l'homme sont celles qu'il redoute.
Cela semble un paradoxe, en excluant la mort de sa vie on se prive
d'une vie complète et en l'y accueillant on élargit et on
enrichit sa vie.
Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le
monde extérieur que nous n'ayons d'abord corrigé en nous.
Il ne faut jamais vouloir aller jusqu'au bout, il faut toujours garder
quelque chose pour nourrir l'imagination.
Et puisque, désormais libre, je ne veux plus rien
posséder, désormais tout m'appartient et ma richesse
intérieure est immense.
L'amour de tous les hommes vaut mieux que l'amour d'un seul homme. Car
l'amour d'un seul homme n'est jamais que l'amour de soi-même.
Un peu d'hygiène mentale que diable ! Ton imagination, tes
émotions intérieures, sont le grand océan sur
lequel tu dois conquérir de petits lambeaux de terre, toujours
menacés de submersion…
Ne surestime pas ces orgies de vie intérieure, ne va pas te
croire pour autant, au nombre des " élus " et supérieure
aux gens " ordinaires " dont la vie intérieure, après
tout est parfaitement inconnue.
Une fois que l'amour de l'humanité a commencée à
s'épanouir en vous, il croît à l'infini.
Pourquoi n'inventerait-on pas chaque jour quelques bonnes paroles,
quelques caresses, pour les choses simples qui nous entourent et pour
l'air que nos respirons ?
On est réduit à ses propres forces intérieures.
Il faut être toujours plus économe de paroles
insignifiantes pour trouver les quelques mots dont on a besoin.
" Aguerrie " doit être soigneusement distingué de "
endurcie ".
C'est ainsi que vivent les hommes. Ils se servent de l'autre pour se
laisser persuader d'une chose à laquelle, au fond de leur cœur,
ils ne croient pas. On cherche dans l'autre un instrument pour couvrir
le son de sa voix intérieure.
Et l'on doit porter en soi sa " façon de vivre les choses ", la
placer en soi au centre d'un espace de silence et là,
l'écouter. Être au dedans de soi. Être seule.
Silence.
Il ne faut pas vouloir les choses il faut les laisser s'accomplir en
soi.
Porter des fruits et des fleurs sur chaque arpent où l'on a
été planté, ne serait-ce pas notre finalité
? Et ne devons-nous pas aider à sa réalisation ?
MLJH
samedi 12
juin 2010
Présentation
de Parole en genèse
Yvonne Leray et
Loïc Collet étaient à la Maison Des Sources et des
Livres pour présenter leur ouvrage Parole en genèse,
sur les représentations de Dieu.
Plus qu'une
présentation, c'est comme un petit morceau de chemin parcouru
ensemble qu'ils ont tracé avec un auditoire conquis par la
qualité de leur présence et l'allant, la vigueur de leur
invitation à réfléchir.
Réfléchir, certes ! mais pas dans
les nuées... Non, dans les mots concrets, ceux puisés
dans l'expérience de chacun. Oser écrire, il faut oser
écrire ! "Que dis-tu, quelle est ta parole ?" Comment
reprends-tu à ton compte ce que tu as reçu des
traditions, comment te fais-tu à ton tour inventeur de Dieu dans
tes mots... Car les mots pour parler de – et parler à – Dieu ont
changé et sont toujours provisoires pour être vivants.
Ami lecteur – disent-ils – la page est blanche.
Il y a des mots qui dorment au fond de la caverne. Fais-les venir au
jour ! Tu es toi aussi une image unique de Dieu".
Voilà un
témoignage à partir de neuf mots concrets donnés
par les membres du groupe...
Il avait quitté la
maison et était parti à l'aventure.
Il voulait quitter le cercle des conseils et des commandements.
Finie la leçon de catéchisme et la dévotion
à l'eau de rose.
Il trouverait de nouveaux compagnons.
Il boirait à la source de l'inouï et de l'inattendu.
C'est après avoir longtemps marché, qu'un jour,
il resta une heure en silence et un mot surgit en lui :
Père !
Compagnon de silence
Tu es ma source
Tu es mon père.
Dans le cercle de mes amis
Tu deviens l'objet de ma recherche
Mon compagnon d'aventure
À qui j'offre une rose.
Je me tiens devant mes amis
Comme devant un tabernacle.
Qu'ai-je appris au catéchisme
Avec mon compagnon d'aventure,
j'entre dans l'église.
Près du tabernacle, une rose dans le silence, répand son
parfum.
Assis en cercle, les enfants du catéchisme prient notre
Père.
Une rose posée devant le
tabernacle,
Le silence près d'une source,
Un compagnon d'aventure,
Un cercle dessiné par mon père
Tout cela est loin du catéchisme de mon enfance.
Contemplant la rose, le silence se fit
En lui
L'aventure prit corps à nouveau.
Au milieu du cercle, l'eau vive de
La source jaillit. Compagnon as-tu soif ?
Dis donc, ce père, je déteste qu'on
l'encadre dans un catéchisme, j'aime d'avantage m'attendre
à une aventure et le prendre pour compagnon.
Du silence il en faut pour capter le murmure de la source qu'il propose.
Je ne vais pas placer le tabernacle car il me semble que ça
l'enfermerait. Pas plus que le cercle qui me semble lui fermer l'avenir.
Que de signes de lui autour de nous, la rose en est un, signe de sa
splendeur.
Les compagnons d'aventure sont assis,
En cercle,
Saisis dans un profond silence
Comme devant un tabernacle.
Tous s'abreuvent à une même source
Qui semble jaillir du milieu d'eux.
Pas besoin de catéchisme,
Pour qu'ils se sentent frères,
Fils d'un même Père.
Une paix douce et palpable
Comme un pétale de rose
Rayonne autour d'eux.
Un Père
Mon Père
Source de ma vie
De ma vie
Compagnon de l'enfance
Tabernacle fleuri des mois de mai
Catéchisme appris et partagé
Aujourd'hui
Cercle d'amis en recherche
Beauté des fleurs, des roses, de toute la création.
Pur silence des origines
Aventure humaine.
En cherchant la source qui mène au
père dans le silence de ce cercle, je pars à l'aventure
avec mes compagnons, comme lorsqu'enfant j'assistais au
catéchisme dans ce jardin plein de roses, l'année de mes
sept ans à Nantes. Et je me souviens que je voulais voir ce
qu'il y avait dans le mystère de ce tabernacle que le
prêtre ouvrait mais en me le cachant car il se mettait devant et
donc même en tordant la tête dans tous les sens, je ne
voyais rien.
Devant le tabernacle, dans la petite
église, dans un cercle de lumière, je songeais en silence
aux vieux mots du catéchisme. Avais-je trouvé là
quelque source pour l'aventure spirituelle, ou bien seulement le
sentiment vague et un peu inquiétant de la présence d'un
père assez sourcilleux bien loin d'être un compagnon de
confiance pour aller dans la vie.
Heureusement, une rose était là pour me dire qu'elle
était sans pourquoi. Et c'était tout de suite beaucoup
mieux.
La petite rose restait en silence.
Elle avait bien essayé de parler avec le gros livre de
catéchisme mais il restait de marbre.
Le parfait silence.
Ah ! quelle aventure ! On lui avait coupé la tige le matin
même pour la mettre sur l'autel devant le tabernacle.
Mais son monde à elle ce n'était pas celui là…
C'était celui de monsieur Angélus qui venait la voir tous
les jours depuis qu'elle était née, en silence. Un vrai
père cet homme là, un compagnon jardinier poète
qui parlait au ciel parfois près de la source qui chantait.
Ce n'était pas comme ce grand cercle à coté d'elle
maintenant et qui brillait de mille feux : ça lui faisait peur
plutôt.
Monsieur Angélus, venez me chercher !
La "plumée" atelier d'écriture du 4 juin 2010
9 personnes
s'étaient inscrites à l'atelier d'écriture ce 4
juin.
Les appréhensions ont vite disparu au profit du goût et du
plaisir d'écrire ses mots à soi, ses récits
uniques.
Saisissant d'entendre les musiques de chacun
Il est toujours
possible de rejoindre le prochain atelier prévu le :
24 septembre à 20
h à la bibliothèque d'Assérac
La "plumée" atelier d'écriture du 30 avril 2010
Animée par Marie-Françoise Olivier, la
première séance de l'atelier d'écriture a eu lieu
à la bibliothèque municipale d'Assérac.
Le plaisir était au rendez-vous :
"Une belle aventure à poursuivre... sans
modération"
"La variété des écritures m'épate..."
"C'est passionnant d'écouter ce que les autres ont
écrit..."
"Je suis étonnée de ce qui me vient et pourquoi ça
plutôt qu'autre chose, alors que ça me paraissait
insignifiant !"
"Je suis émerveillée de l'originalité de chacun."
"Après le blocage du début, plaisir de laisser venir les
mots pour moi"
"goûter-livre"du 28 avril 2010
Bel après-midi
ensoleillé pour cette troisième rencontre autour de :
Pourquoi le ciel est bleu de Christian Signol en CD MP3
Éloge du rien de Christian Bobin
Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas
Tuer un enfant de Stig Dagerman
Passagère du silence de Fabienne Verdier
C'était hier et c'est demain de Hélène
Cadou
La voix nomade de Anne Perrier
Ô vous frères humains de Albert Cohen
Vivre avec autrui... ou le tuer de Charlotte Herfray
Les chaussures italiennes d'Henning Mankell
Les mots perdus du Kalahari de Alexander McCall
Smith.
Le tout entrecoupé de la petite rubrique "à nos chers
mots disparus"... voir ci-contre
Forts de nous revoir le 16 juin, nous nous sommes
quittés après le café pris au jardin
Abaisse : Pâte qui
a été abaissée pour la rendre moins
épaisse. L'abaisse forme une croûte de dessous de
plusieurs pâtisseries telles que vol-au-vent, tourte.
Abluer : lat. abluere : laver. Nettoyer, faire revivre, au moyen
d'agent chimique les écritures effacées.
Abouquer : terme de salinage. Ajouter du sel nouveau sur un monceau de
vieux sel.
Accointer : lat. cognitus. Faire connaissance, entrer en relation avec
quelqu'un.
Amplexatile : lat. amplector : j'embrasse. Se dit de la radicule qui
embrasse le cotylédon.
Amoroso : terme qui indique qu'un morceau de musique doit être
rendu avec une douce langueur et une certaine lenteur.
Appétits : Nom donné à certaines herbes (cive,
ciboule, ciboulette, cerfeuil, persil, ail) qui excitent
l'appétit.
A remotis : loc. lat. : à l'écart.
Assommoir : sorte de piège que l'on tend surtout aux bêtes
puantes (renard, blaireau) et qui est disposé de manière
à les assommer. Marchand de vin. (cf. Zola)
Aulète : joueur de flûte (antiquité grecque :
Ptolémée II surnommél'aulète)
Aurore : Fille de titan et de la terre. De ses doigts de roses elle
ouvrait les portes de l'orient, précédait le soleil,
vêtue d'une robe couleur de safran, elle répandait sur la
terre une pluie de fleurs. De son union avec Astrée elle
eût deux fils qui moururent et la rosée qui se
répand chaque matin n'est autre que l'ean des larmes d'Aurore.
Azerolle : petite cerise servant aux gelées et aux eaux-de-vies.
"Donnez-nous des nouvelles !"
le 26 mars 2010 à
la bibliothèque d'Assérac
Un vendredi-lecture
consacré à la nouvelle et pour cette première
fois, placée sous le signe de l'enfance. La soirée s'est
terminée autour d'un vin chaud par un "DLA" (diagnostic
littéraire à l'aveugle dans l'esprit de l'OULIPO) avec
des participants très pertinents
LUCIUZZA DE MARIA
MESSINA
Née à Palerme à la fin du 19e et morte en 1943.
A une œuvre profuse, a été reconnue en son temps, mais
dont une grande partie a été détruite dans le
bombardement de Pistoia. Deuxième mort pour cette jeune femme
atteinte très tôt d'une sclérose en plaques.
Un univers sombre où le quotidien est raconté avec
acuité, la condition de la femme sicilienne, celle des humbles,
des faibles.
Fille d'un couple déchiré, elle s'évade
très tôt dans l'écriture, poussée par son
frère qui lui aura le droit de quitter la maison familiale. Elle
connaitra un succès croissant et échangera de nombreuses
lettres avec le grand écrivain sicilien Giovani Verga
(Cavalleria Rusticana, Luchino Visconti a tourné le film La
Terre tremble , inspiré du roman I Malavoglia (Les Malavoglia)
qui l'encouragera grandement dans l'écriture - il avait
lui-même découvert Flaubert et le naturalisme et
rencontré Zola.
Luciuzza tirée de La Maison paternelle a été
écrite à l'âge de 20 ans en 1909.
Chez Actes Sud on peut trouver aussi La maison dans l'impasse.
LE GRAND MICHU D'
ÉMILE ZOLA
Paru dans le journal La Cloche en 1870 (journal républicain).
Dans Le Rappel publié par la famille de V. Hugo en exil, deux
révoltes et débordement d'enfants à propos de la
nourriture survenus au Lycée Louis le Grand et au Lycée
St-Louis sont relatés. Zola est certainement au courant des
faits.
En outre les valeurs de Michu et de son père sont celles de Zola.
Dans cette nouvelle de jeune homme, la filiation de la révolte
laisse entrevoir le thème de l'hérédité,
donc du naturalisme cher à l'auteur.
En effet, très tôt Zola reprend la notion naturaliste du
16e à son compte, à savoir étudier la nature pour
refuser les causes surnaturelles et divines, d'où l'association
du naturalisme à l'athéisme et au matérialisme. On
retrouve ce terme chez Baudelaire ou dans la peinture de Courbet et de
Manet. Ceci lié aux travaux de Darwin, Bernard et Comte dont
Zola connaît les idées. Il devient chef de file du
mouvement réaliste-naturaliste.
LE PAPA DE SIMON
DE GUY DE MAUPASSANT
Écrivain météore : 30 volumes en 10 ans ! Vie
flamboyante avec une fin pathétique causée par la
syphilis.
Écriture naturaliste. Le papa de Simon est publié en 1879
(l'année d'un voyage en Bretagne) dans le journal La
réforme politique et littéraire (annoncée comme
réforme politique, littéraire, philosophique,
scientifique et économique). Maupassant - jeune dans son
écriture, payé alors 16 cts la ligne tandis
qu'après Boule Suif ses articles étaient payés 125
F - a proposé là cette nouvelle qui allait dans la ligne
de propagande d'un courant républicain et scientifique, au
moment du 2e mandat de Mac Mahon sous le signe de l'ordre moral.
L'apologie du forgeron dans cette nouvelle se rapproche du Forgeron de
Zola - teinté de socialisme utopique - avec une ressemblance
dans la description de la forge. Maupassant n'était pas sans
connaître non plus la figure du forgeron de François
Coppée dans La grève des forgerons (1869). On verra
Rimbaud reprendre à partir d'une gravure le thème du
forgeron, homme du peuple, parlant d'égal à égal
à Louis XVI.
À noter que chez Maupassant le thème de l'enfant
abandonné, légitime, adopté ou bâtard est
récurrent, peut-être en relation avec la séparation
de ses parents quand il avait 10 ans.
Marie-Laure Jeanne
Herlédan
La
nouvelle comme genre littéraire :
un
concentré romanesque
• Au 12e déjà
un genre auquel appartiennent les Lais de Marie de France
• Évolution vers la prose au 15e. En 1410 : Les Joyes de
mariage, en 1462 Les Cent Nouvelles nouvelles
• Trouve sa place dans la littérature du 16e : 1558 Les
nouvelles récréations et joyeux devis de Bonaventure des
Perriers ou bien en 1559 L'Heptaméron de Marguerite de Navarre
• Aux 17e et 18e les nouvelles ne se différencient pas des
contes : Contes et nouvelles de La Fontaine et de Voltaire
• À l'époque romantique, la forme et le caractère
vont devenir spécifiques : un véritable court
récit, ex. : par Mérimée
• Évolution vers un réalisme qui va côtoyer
l'extraordinaire
• Apogée du genre par Maupassant qui peut aller jusqu'aux Comtes
cruels de Villiers de l'Isle Adam
• Au 20e roman raccourci peu utilisé en France par rapport aux
Anglo-saxons.
• De grands auteurs au 20e, dont le théoricien de la nouvelle
David Lodge (L'art de la fiction), Barbara Pym, Edith Wharton, Somerset
Maugham
Une des façons rapides
d'expliquer ce qu'est une nouvelle consiste à rappeler le nom
qu'elle porte en anglais: short story, " histoire courte " ; la
nouvelle se distinguerait donc d'abord par sa brièveté.
Mais qu'est-ce qu'une histoire courte? Parce qu'elle est brève,
la nouvelle ne se concentre que sur un seul événement et
ne dévoile qu'une courte période de la vie des
personnages Parmi les définitions officielles qui figurent dans
les ouvrages de référence, celle du Vocabulaire des
études littéraires, de Hachette, mérite
d'être retenue: "récit centré en
général autour d'un seul événement dont il
étudie les répercussions psychologiques; personnages peu
nombreux, qui, à la différence du conte, ne sont pas des
symboles ou des êtres irréels, mais possèdent une
réalité psychologique: cependant, à la
différence du roman, leur psychologie n'est pas
étudiée tout entière, mais simplement sous un
aspect fragmentaire. La nouvelle cherche à produire une
impression de vie réelle."
Plusieurs auteurs et théoriciens insistent pour dire qu'une
nouvelle bien conçue doit se terminer par un
événement inattendu, un point fort dans la narration, un
"coup de fouet" soudain - le moment " épiphanique " selon David
Lodge - qui serait la raison d'être même de la nouvelle. La
nouvelle est un texte tricoté serré qui ne laisse pas de
place aux éléments inutiles. Elle exige un sens aigu de
l'économie et de la pertinence, mais elle demande aussi de
savoir raconter de manière à garder l'attention des
lecteurs à chaque instant.
Marie-Laure Jeanne
Herlédan
Printemps... Poésie... Musique et
Vidéo...
Le 20 mars 2010 au
café-librairie
"Le bateau livre"
Belle soirée
de poésie pour l'ouverture de la nouvelle saison du
"Bateau-livre" au dernier jour du "Printemps des poètes".
Les Sources et les livres avait invité la
poète Christine Guénanten pour présenter son
dernier ouvrage édité Sel et ciel des mots aux marais-salants et
parler de son métier de poète comme elle aime
à dire.
Avec la chaleureuse simplicité qu'on lui connaît,
Christine a lu certains de ses textes, évoqué son
parcours d'écrivain – ses amis poètes – et répondu
aux questions d'un nombreux public.
La musique
était aussi présente – accordéons et harpe – pour
accompagner joyeusement la fête sur des airs bretons tandis que
des arrangements ponctuaient la lecture de deux suites de poèmes.
Brieuc, pour sa part,
a proposé un diaporama consacré à sa vision, toute
personnelle, de son métier de paludier. Bien loin de se limiter
au traditionnel "documentaire sur la fabrication du sel", Brieuc nous a
livré une poétique lecture – aux accents qu'un Bachelard
n'aurait pas désavoués – de sa vie de paludier
installé dans le Marais du Mès depuis quelques
années seulement.
Gilles Herlédan
À paraître en juillet le
Dvd du diaporama proposé par Brieuc
Et puisque
le Pays Blanc chanté par Hélène Cadou est
généreux, nous avons pu entendre en point d'orgue de
cette rencontre un très beau poème offert par Yves
Maurice : Flâneries en Pays blanc.
Nous étions
"déjà demain" quand le bateau-livre a fermé ses
portes !
Église d'Assérac
Le Chemin de croix
du peintre Jean-Georges Cornélius
Du 15 au 21 mars 2010, l'église paroissiale
d'Assérac a ouvert ses portes à l'exposition des
reproductions photographiques du Chemin de Croix du peintre
Jean-Georges Cornélius.
Les
visiteurs ont pu rencontrer ainsi une œuvre d'une facture originale et
forte. Datant des années trente, elle est pourtant
étonnamment moderne.
Le
mercredi 17 mars, Joseph Thomas a présenté, dans une
conférence largement illustrée, diverses facettes de
l'ensemble de l'oeuvre de Cornélius. Peintre habité par
la figure christique, il est aussi peintre du monde et du temps.
À travers les figures des humbles et des réprouvés
– trognes de marins et filles du port – saisies dans un trait puissant
et des lumières souvent sombres, il fait surgir cependant la
dimension d'une espérance rédemptrice.
Les
derniers ressauts du froid hivernal et l'austérité du
thème avaient sans doute contribué à ce que le
public soit peu nombreux, mais très attentif, ce soir-là.
Un chocolat chaud a permis une petite discussion à l'issue de la
conférence.
Aux Sources et aux livres de continuer son travail de petit
jardinier patient en semant au vent des occasions de
découvertes...
Marie-Laure Jeanne Herlédan
Gilles Herlédan
L'exposition en cours d'installation.
Merci à Micheline, Marie-Laure B.,
Madeleine et aussi Françoise et Raymonde et aux deux techniciens
de la mairie.
"goûter-livre"du 10 février 2010
Neuf autour de la
table. Deux excusés.
Toutes
les présentations étaient fouillées et pour la
plupart appuyées d'extraits choisis et même d'un
poème. De quoi mettre en appétit de lecture pour ces
choix de styles et de récits si variés.
Au
cours des échanges autour du café, beaucoup
d'informations circulent à propos des ressources possibles de
lecture dans la presqu'île.
Ensuite,
présentation est faite de quelques nouvelles acquisitions de la
bibliothèque d'Assérac dont Les affranchis jardiniers
de Annick Bertrand-Gillen à propos des "Jardins du
marais" au nord de Saint-Nazaire.
Pour
terminer Marie-Laure propose trois ouvrages : un "livre d'images et de
mots", un journal et des lettres, une bande dessinée.
À nous deux deColette
Nys-Mazure
Auteur de romans, de nouvelles d'essais, C.N.M.
propose un ouvrage particulier dans sa forme. À partir d'une
recension d'une vingtaine de toiles de peintres du 19ème et du
20ème autour de l'enfance, elle élabore une brève
description des oeuvres qui sert de point de départ à une
évocation toute personnelle et parfois émouvante. Cela
suscite chez le lecteur l'envie d'une même approche à
l'enfance. Travail lent du regard qui ne s'arrête pas à
l'image première, qui, capable de vagabondage, s'en va plus loin
que les apparences, en un patient aller et retour entre le passé
et le futur que représentent les enfants. Pour chaque toile et
partant, au sein de chaque texte, apparaissent deux ou trois phrases de
dialogues dont on ne sait si elles s'adressent à l'auteur
elle-même, à un adulte, à un lecteur, à un
parent potentiel, à un enfant, à l'enfant qui est en nous
encore… Le titre À nous deux laisse entrouvert sur
plusieurs possibles, La part est belle, en tous cas, faite à
l'imaginaire face à l'image et au dialogue nécessaire
avec l'enfance dont la nôtre n'est pas loin.
Une vie bouleversée et lettres de Westerbork de
Etty Hillesum
De 1941 à 1943, à Amsterdam, une
jeune femme juive de 27 ans tient un journal. Il en résulte un
document extraordinaire, d'une grande qualité littéraire.
C'est le parcours et l'évolution de quelqu'un qui parvient
à garder sa dignité, sa liberté et sa foi en
l'homme en des années de guerre terrible qui voit l'arrestation
et l'extermination des siens. En 1942, faisant allusion aux camps et
à ce qui s'y passe, elle note : " Je sais déjà
tout et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens.
À chaque instant. " À travers ce qu'elle écrit
dans son journal et les lettres qu'elle envoie à des amies on la
voit trouver lentement une morale propre et la justification de son
existence dans l'affirmation d'un altruisme absolu. En trois ans elle
aura fait un travail d'introspection systématique au travers
d'une vie quotidienne de plus en plus bouleversée. Se
décrivant au jour le jour elle décrit du même coup
les grandeurs et les servitudes de chacun. C'est une analyse
menée sans relâche, proche d'un parcours initiatique
où elle dit sa conscience d'être portée par une
réalité plus profonde que celle du monde
extérieur. Cette incroyante vit une foi sans comparaison
possible, elle n'appartient à aucune religion, elle écrit
simplement : " je poursuis un dialogue extravagant, infantile ou
terriblement grave avec ce qu'il y a de plus profond en moi.
Voilà peut-être ce qui exprime le plus parfaitement mon
sentiment de la vie : je me recueille en moi-même et ce
moi-même, cette couche la plus profonde et la plus riche en moi
où je me recueille, je l'appelle " Dieu ". Elle meurt à
Auschwitz le 30 novembre 1943.
Magasin général, histoire de
Marie de Loisel et Tripp
C'est l'histoire d'une période de la vie d'une femme dans une
petite communauté: La Paroisse de Notre-Dame-des-Lacs dans la
campagne québécoise dans les années 20. C'est en 6
volumes et le sixième est pour l'an prochain. L'histoire
commence par l'enterrement de son homme auquel toute la petite
communauté assiste. Le personnage du mari reparaît en voix
off à plusieurs moments, surtout lors de temps fort de la vie de
cette femme nommée Marie. C'est apparemment une comédie
truculente, mais c'est aussi bien plus. Les relations d'amitié,
d'amour, de détestation, d'entre aide sont autant de peintures
de l'âme humaine dans toutes ses composantes et l'on est
touché par ces gens qui pourrait être nos voisins, nos
amis, notre famille, par ce qu'ils vivent de beau, de grave, de
pathétique, de joyeux. Ces personnages pourtant fictifs,
à des années de notre époque nous sont
néanmoins très proches par la justesse d'un texte et d'un
trait de crayon qui les humanise. Loin de nous conter seulement les
petites histoires probables des hommes de ce temps-là, le parti
pris de Loisel et Tripp est de conjuguer leurs efforts pour nous
peindre des vies singulières de femmes et d'hommes en proie
à leurs difficultés, mais aussi à leur tentative
constante de trouver un certain bonheur, de ravauder des
déchirures, de réparer des erreurs et de construire de la
vie ensemble. On attend le dernier volume avec impatience.
Le prochain goûter-livre aura lieu le 28 avril. Pour
celui du 9 juin, il est convenu de lire Une viebouleversée
et lettres de Westerbork de Etty Hillesum pour croiser les
différentes visions de cet émouvant parcours de femme.
Merci à tous
pour ce bon moment et cet enrichissement mutuel
Marie-Laure
Jeanne Herlédan
Ont été
présentés :
Ker Violette de Karine Fougeray
Amok, Lettre d'une inconnue et
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. Trois nouvelles de Stefan
Zweig
La tête en friche de
Maria-Sabine Roger
L'analphabète de Agota Kristof
L'année du jardinier de
Karel Capek
L'énigme du retour de
Dany Lafférière
Personne de Gwénaëlle Aubry
Des hommes de
Laurent Mauvignier
23 décembre 2009
Pour un après-midi contes et
chocolat,
l'Association Louis, Lili et Cie
s'était jointe aux Sources et aux Livres
Brrr... il faisait
bien froid dehors !!! mais papas et mamans et grands-mères avec
plein d'enfants étaient venus écouter les contes de
Noël.
Il y en avait pour les petits et les plus grands... il y avait aussi de
la musique. Anne avec son accordéon et Marie-Laure avec la harpe
et tout le monde avec sa voix pour chanter !
Cathie,
Micheline et Marie-Françoise étaient les conteuses.
C'est
l'heure du chocolat et des gâteaux !!!
Quelques mots de notre
Rencontre poétique autour du sel
le 5 décembre 2009
À
la librairie Voyelles à Herbignac... premiers pas vers la
poésie...
Bonjour à
tous. C'est à une rencontre poétique autour du sel que
nous vous convions. Des sources et des Livres avaient à cœur de
travailler sur ce thème en filigrane dans le nom de
l'association... Christine, la table est là, partage nous ta
poésie, doucement car " ce n'est pas dans le bruit que tu
bâtis bonheur... "
Christine nous offre un poème inédit
Chacun est
attentif à la force et à la simplicité des mots
que Christine Guénanten utilise. Elle dévoile les
rudesses qui sont à la source de son univers poétique :
combien il faut de travail à mettre sur le métier... " Il
faut veiller et s'émerveiller " puis mettre à l'oeuvre la
main aux cinq étoiles.
" Je revendique le métier de poète
et c'est un dur labeur. "
Brieuc —
derrière le projecteur — se prépare pour son
témoignage de paludier. Il nous convie à une sorte de
carnet de bord d'un voyage passionnant dans le marais-salant où
il travaille depuis quelques années. Le travail au long des
heures, des jours et des saisons ; l'intime alliance entre la terre,
l'eau, le soleil et le vent ; la solidarité et aussi la solitude
nécessaire pour toute oeuvre... voilà de quoi le sel a le
goût. Voilà ce que Brieuc sait faire partager dans son
montage à la belle écriture et qui émeut chacun.
Jean nous apporte sa pincée de sel...
Et Joseph nous
emmène sur une route du sel vieille comme le monde... À
la fois destructeur et indispensable... La femme de Lot
transformée en statue de sel... Une coutume sémite que de
frotter un enfant avec du sel... " il y a du sel entre nous " disent
les arabes pour traduire l'amitié... Avoir mangé un
boisseau de sel ensemble c'est être de vieux amis... " Ayez
du sel entre vous "(Marc 9,49)... Déjà Cicéron
rapprochait le grain de sel et l'esprit vif et piquant... Dieu vit que
cela était bon, il vit le sel de l'existence et s'en
réjouit... Le cœur de la théologie c'est le pain et le
sel...
Enfin, notre
après-midi va se conclure par une leçon de marais offerte
par M. Divay à notre petite assemblée...
... grâce
à un fort beau montage photographique qui allie à la fois
lune grande recherche formelle et une profondeur poétique et
spirituelle. Images parfois touchant à l'abstrait et
commentaires puissants se conjuguent pour exalter l'alchimie
secrète et la quintessence : " heureux les coeurs purs... "
Lecture par Micheline du poème
Mesquer de Christine. Guénanten
Et le
lendemain, dimanche 6 décembre à Mesquer, à la
Maison du Patrimoine, une quarantaine de personnes invitées par
la Municipalité se retrouvent pour le mot du Maire, quelques
poèmes lus et le verre de l'amitié.
Christine Guénanten évoque ses liens avec
Hélène Cadou et son émotion d'être
accueillie là où la compagne de René-Guy est
née.
Notre premier "goûter-livre"
18 novembre 2009
s'est fait à 10 autour de la table et 2 autres —
excusées — étaient aussi un peu avec nous.
Le bouche à oreille avait bien fonctionné ainsi que
l'affichage. M. Angot, auteur de À âmes égales et
de trois autres livres nous a parlé de son ouvrage et de son
travail d'auteur. Son témoignage, très sincère et
sensible a retenu l'attention de tous.
Auparavant, chacun, chacune a présenté un livre
aimé ou un auteur. De belles découvertes ! questions
et commentaires ont suivi et le moment du café n'a pas
interrompu tous ces échanges attentifs et chaleureux. Le plaisir
de la lecture se révèle aisément partageable... Il
était bon d'écouter l'un et l'autre parler de ses
émotions et parfois lire un ou deux extraits judicieusement
choisis.
Puis un moment a été consacré par la
représentante de la bibliothèque d'Assérac aux
nouvelles acquisitions pour adultes et pour enfants.
Enfin, Joseph Thomas a proposé avec flamme un petit
florilège de lectures :
La route de Cormac McCarthy
Marcher... une philosophie de Frédéric Gros
La grammaire de Dieu de Stefano Benni
Nous ne sommes pas d'ici de Michel Le Bris
Quelques citations de Desproges en petits morceaux chez Points, avec
son sens inné de la formule et son humour grinçant et
désespéré, ont émaillé
l'après-midi.
Nous avons convenu de nous retrouver avec une trame sensiblement
identique le 10 février 2010.
MArie-Laure Jeanne
Herlédan
Gilles Herlédan
Ont
été présentés : La danse des grands-mères de Clarissa Pinkola
Estés L'éloge de la vieillesse de Hermann Hesse Une gourmandise de Muriel Barbery Train de nuit pour Lisbonne de Pascal Mercier L'enfant bleu de Henry Bauchau
Claudie Gallay pour Les déferlantes et Seule Venise
Apprendre à vivre de Luc Ferry Où on va papa ? de Jean-Louis Fournier Vies minuscules de Pierre Michon Le concile de Pierre de Jean-Christophe Grangé
Quelques mots de
notre
Promenade
d'automne dans les bois en compagnie de Jean Sulivan le 26 septembre
2009
Le samedi 26
septembre, nous nous sommes retrouvés près de trente
participants à l'invitation de Les Sources et Les Livres
à Assérac. Les " Bois " de Maryvonne
Jeannès ont accueilli les visiteurs qui pour certains d'entre
eux les connaissaient par le biais des photos publiées dans L'invisible est dans le
sensible.*
* Édith
Delos, au nom de l'Association des
Amis de Jean Sulivan a permis la réalisation de cet ouvrage.
Qu'elle trouve ici l'expression de notre gratitude
Puis ce fut le
moment de la lecture à deux voix. Marie-Françoise et
Joseph nous ont fait entendre un moment du souffle sulivanien. Cet
auteur si attaché à " l'écriture-parole " est de
ceux dont la lecture à haute voix révèle l'"
inouï ".
Lire Sulivan —
dont nous commémorerons le trentenaire de la mort l'an prochain
— a été souvent un moment singulier de la vie de ceux qui
l'ont découvert. Le témoignage émouvant de
Maryvonne Jeannès qui nous a dit comment " Bois " et Sulivan se
sont trouvés réunis pour elle a suscité d'autres
récits dans lesquels la rencontre avec cet auteur a
été souvent un bouleversement et demeure une source
renouvelée.
Dans les
échanges, il apparaît que celui qui a su se soustraire aux
conformismes, aux pesanteurs de l'institution ecclésiale, pour
susciter à nouveau une parole de vérité demeure
aujourd'hui comme une sorte de prophète pour notre temps dans
lequel le dégagement du sujet de ce qui l'aliène reste
toujours aussi impératif.
Après une pause -
le soleil avait permis que nous puissions prendre le café dehors
- Jean Lavoué propose en introduction à la
présentation de son blog " L'enfance
des arbres " une lecture d'un texte poétique — comme un
chant — qu'il a composé à partir de textes de Jean
Sulivan.
C'est en musique que ce
termine cet après-midi avec notamment une chanson de
Raphaëlle Fulchiron : c'était sa
voix dont Jean Lavoué nous a
donné une interprétation si sensible.
Nous voulons
remercier tous les participants à cette "première" des
Sources et des Livres, ils ont apporté leurs présences
curieuses, chaleureuses et amicales et ont fait de ce moment un
très précieux encouragement pour la suite de nos projets
.