21
mars 2015
Rencontre lecture avec
Michel Baglin
Michel
Baglin vit depuis l’adolescence à Toulouse. Auteur de recueils
de
poèmes, de nouvelles, de romans et de récits, il a reçu de nombreux
prix littéraires dont le prix Max-Pol Fouchet pour son recueil Les
Mains nues (préface de Jérôme Garcin),
aux éditions l’Âge d’homme en 1988.
Une anthologie de ses poèmes a été publiée
par les éditions Le Castor astral, sous le titre De
Chair et de Mots en 2012. Il a publié
récemment Un Présent qui s’absente
(poèmes) aux éditions Bruno Doucey en 2013 et La
Part du diable, des «nouvelles noires»
(éditions Le bruit des autres, 2013).
"Un
poète vivant !", ainsi le présente son ami François de
Cornière et
il ne sont pas seuls à être poètes et vivants puisque, dans
l'assistance, Yves Maurice et Luc Vidal étaient
aussi là.
"La
poésie c'est pour donner gratuitement… donner plus
au langage" et "partager". Sous ce sceau, la lecture par Michel Baglin
de ses propres textes ouvre cette rencontre. Puis, Fernand Jourdain et
François de Cornière, avec des ponctuations musicales, disent Les
écluses et Le
Viatique.
Après
avoir lu à nouveau quelques-uns de ses
textes, Michel Baglin, parle avec chaleur de sa conception de
l'écriture, de son
expérience littéraire, de ce qu'il espère donner à ses lecteurs puis
répond avec beaucoup d'attention et d'élan aux questions des
participants.
Mais
laissons le dernier mot au poème…
Frères
de Terre
.../...
Je n'ai pas de frères de race,
mais des frères dans le refus
de n'être qu'un passant,
des frères par l'art et par le chant,
et l'énergie déployée chaque jour
à tenir tête au néant.
Des frères à travers les âges,
la géographie et les frontières,
- et qui sait même, au-delà de l'espèce,
peut-être un frère en tout vivant…
extrait de Un
présent qui s'absente
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5
septembre 2014
Les
écrivains de la guerre de 1914
Lecture à la Médiathèque
" J'aime lire "
Pénestin
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En ces premiers moments de la commémoration du
déclenchement de la Première Guerre Mondiale (Août 1914), une
exposition est organiséeà la médiathèque de Pénestin : "La patriotisme
en Morbihan". L'association Les Sources et les Livres a proposé de
donner un aperçu des ouvrages – d'auteurs français et allemands – qui
ont évoqué ou raconté les événements de cette tragédie qui a brisé des
millions de vies et changé l'ordre du monde.
Roland Dorgelès, Les
croix de bois, 1919.
Né en 1885 à Amiens, mort en 1973. Engagé dans l'infanterie en 14, il
est blessé, convalescent, puis intègre l'aviation.
Blaise Cendrars, La main coupée,
1946.
Né en 1887 en Suisse, mort en 1961, il abandonne tôt ses études pour
courir le monde. La guerre éclate. Il décide de s'engager. Il aura le
bras droit arraché par un obus.
Gabriel Chevalier, La peur,
1930.
Né en 1895 à Lyon, mort en 1969. Mobilisé dès 14, il est blessé un an
plus tard puis retourne au front comme simple soldat jusqu'à la fin. La
peur témoigne de son atroce calvaire de soldat
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au
bout de la nuit, 1932
Né en 1894 à Courbevoie, mort en 1961. Il devance l'appel et s'engage
pour trois. Il devient Maréchal des logis en 14. Volontaire pour une
mission risquée, il est blessé. Médaillé militaire, sa blessure le rend
invalide à 70 pour cent. Il donne une version sordide et grotesque de
la guerre au début de Voyage au bout de la nuit.
Joseph Deltheil, Les Poilus,
1926.
Né en 1894 à Villard-en-Val, mort en 1978. Romancier, biographe et
poète, homme discret à la plume fine. Mobilisé en 14, il stationne dans
le sud de la France pendant toute la durée de la guerre. Il écrit Les
poilus plusieurs années après la fin de la grande tueuse.
Albert-Paul Granier, Les coqs et les
vautours, 1917.
Né en 1888 au Croisic. Ses parents, véritable lettrés, fréquentaient
Fauré. Excellent pianiste et compositeur, il obtient le bac en 1908
avec mention latin, langues vivantes et philosophie. Il termine son
service militaire en 13 avec un grade d'officier. En 15 il se distingue
comme observateur dans l'aviation. C'est à cette période qu'est publié
un recueil de poésie chez Jouve et Cie à Paris. Sous-lieutenant, il
meurt en 17 en plein vol à Bois Bourru près de Verdun.
Erich Maria Remarque, À l'Ouest rien
de nouveau, 1928.
Écrivain allemand, Erich Kramer est né en 1898. Non volontaire, il est
néanmoins incorporé en 16 et part pour le front de l'Est. Dès juillet
il est gravement blessé par un éclat de grenade. Il s'est exilé en
Amérique lors de l'avènement de Hitler. Il est mort en 1970.
Maurice Genevoix, Ceux de 14,
Textes rassemblés de 1916.
Né en 1890, mort en 1980. Mobilisé en août 14 il participe à la
bataille de la Marne et la marche sur Verdun. Il est très gravement
blessé en 15 au bras et au flanc et perd l'usage de sa main gauche.
C'est avec sa propre expérience de guerre qu'il commence à écrire. Il
est cependant beaucoup plus connu pour ses romans de la nature qui
évoquent avec tendresse les paysages, les gens et les bêtes de son
Nivernais et sa Sologne dans Raboliot.
Jean Giono, Le grand troupeau,
1931.
Né en 1895 et mort en 1970. Jean Giono est mobilisé en 15 il en reste
définitivement traumatisé. Tous ses amis meurent un par un, lui-même
est gazé. Lui qui aura connu la grande guerre deviendra un pacifiste
convaincu et sera incarcéré pour antimilitarisme en 1939. Le grand
troupeau est en métaphore un message lancé par un écrivain à
l'humanitarisme pacifiste.
Roger Laouénan, Les coquelicots de
la Marne, Tome 3, Les Bretons dans la grande guerre,
1994.
Né en 1932, R. Laouénan fut journaliste au télégramme de Brest. Bien
que né après guerre mais sensibilisé par les gazés trégorois, il écrit
cette suite de 5 ouvrages qui résulte de 14 années de travaux
s'appuyant sur des documents inédits ou peu connus. L'auteur y décrit
le quotidien des combattants, où le dévouement côtoie la cruauté, la
désespérance voisine avec la bravoure.
Lettre du Lieutenant Henri Valentin Herduin, Paroles
de Poilus, Jean-Pierre Guéno
Originaire de Reims. Alors qu'il s'est battu avec bravoure à la tête de
sa compagnie décimée à 80%, il sauve avec le lieutenant Milan 40
survivants de leur bataillon pour échapper à la captivité. Accusés à
tort et sans jugement d'abandon devant l'ennemi, ils sont fusillés le
11 juin 1916. Le lieutenant Herduin commandera lui-même le peloton
d'exécution. L'ordre de surseoir à son exécution arrivera au moment du
coup de grâce. Laissant une veuve et un orphelin il ne sera réhabilité
qu'en 1926
Anonyme recueilli par Paul Vaillant-Couturier,
La Chanson de Craonne,
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