Matinales II : La traversée des illusions

Gallimard, collection Voies ouvertes, 1977. Réédition, collection Blanche, 1989.

"Afin d'échapper à l'asphyxie, vous, moi, ce doit être pour cela que j'écris chaque matin. Pour descendre jusqu'à l'humus de la vie, à l'heure ou ceux des miens qui n'ont pas rejoint la ville ou ne sont pas encore sous la terre sortent pour labourer, faucher l'herbe."

"Vous débaucher, Je veux. Vous mettre en presque chômage. Vous inciter à descendre dans vos cavernes murées. Non pas moi, mais la voix intraitable qui est en vous. Afin que votre pensée souterraine émerge et fasse craquer vos idées claires, tandis que frappe à la porte l'inconnu muet. Comme il arrive qu'une nuit, un rêve déchirant de beauté survienne annonciateur de l'impossible...

"Vous avez raison. Quittez ce livre. Passez au large, Défendez-vous du "poème". Cessez de jouer avec, on ne sait jamais avec lui. Il nous plante soudain un couteau dans le cœur. C'en est fini de vos projets. Ne vous y trompez pas. J'en veux à votre vie."

"Écrivain public, j'écris les lettres de n'importe qui. J'écris avec vos existences."

Ainsi parle Sulivan dans ces nouvelles Matinales qu'est La Traversée des illusions Journal, récit, essai et parabole, son livre est tout à la fois, issu de rencontres, de blessures et de joies.