D'amour et de mort à Mogador
Gallimard, 1970.

À la fin de ses études, Blaise ne voulant pas s'engager activement dans la vie, assure la chronique judiciaire d'un journal. Il découvre rapidement la dure réalité de la justice et du journalisme. Un procès l'a particulièrement frappé : celui d'une jeune femme condamnée de façon inique. Son article ayant été coupé et édulcoré, Blaise démissionne, trouve du travail dans un autre journal niais finit par être licencié avec une forte indemnité.

Mettant à profit cette période de loisir, il part pour le Maroc. Ce voyage est aussi provoqué par le sentaient impossible que lui inspire une femme mariée. Malgré son déchirement, Blaise éprouve un bonheur à la fois diffus et intense d'avoir rompu les amarres et de s'être délié de toute responsabilité réelle. Poussé par le hasard des rencontres, il s'installe à Mogador. Le temps se déroule alors au rythme de sa vie intérieure, de son errance, dans l'envoûtement du paysage, du soleil, de la mer. Jamais cependant il ne cesse de s'interroger sur la vérité ou l'imposture de ses aspirations idéales.

Sur la plage, Blaise fait la connaissance de deux jeunes femmes, Ruta et Delphine, et de leurs amis : l'une est peintre, l'autre médecin. Elles ne tardent pas à le prendre comme confident et Blaise s'aperçoit brutalement que Delphine n'est autre que la jeune femme condamnée aux travaux forcés, qui l'avait tellement bouleversé pendant sa carrière de journaliste. Le jeu de l’amitié et de l’amour se joue inexorablement sous ses yeux, chacun des personnages accomplit son destin, suite logique d’un passé dont Mogador n’a pas eu le pouvoir de les délivrer. Blaise décide de rentrer dans la "vie réelle " afin de chercher à savoir s’il est capable de réaliser les paroles qui l’habitent.