L'obsession de Delphes

roman, Gallimard, 1967.

Une ville prestigieuse revit à travers un regard et une conscience déchirée. Les ruines, les statues tout comme le paysage n'y sont pas seulement un décor mais l'image de la vie humaine. Les rencontres, l'amitié chaleureuse et difficile entre Macky, l'archéologue et le narrateur, les anecdotes de la vie quotidienne elles-mêmes recoupent une lointaine histoire toujours présente. Les vivants et les morts s'affrontent ou dialoguent, divisés intérieurement entre Apollon et Dionysos, tous les deux maîtres de Delphes. Les personnages de ce livre évoluent sous la toute-puissance de la haute corniche des Phédriades, immuables depuis des millénaires et qui ont vu se faire et se défaire les Temples. La même peur inconsciente les tient tous. Ainsi L'Obsession de Delphes, en même temps que description et récit, est une méditation sur le temps et la mort. La science, l'art et la culture sont de provisoires refuges. Les Phédriades ont toujours le dernier mot, qui entraînent dans l'abîme du Pleistos les temples, leurs ruines, les archéologues, les touristes, les dévots de l'art et des dieux.