Du côté de l'ombre

Un homme marche sur un chemin de montagne parmi les arbres, mais aussi à Rome, comme à Rio, en Grèce comme en Égypte... roule sur des routes poursuivant la tendresse et la foi.

Tandis qu'une étrange ferveur l'envahit, il appelle et repousse les images de sa vie. Serge Minardi est un avocat célèbre qui a été amie de plusieurs femmes mais qui n'en a aimé aucune, sauf peut-être la sienne. Qu'importe … il n'est plus qu'un homme qui se débat, s'exalte ou s'affaisse, tour à tour juge, défenseur aussi bien qu'accusateur, témoin impartial ou ironique, habité par des présences perdues, en proie, au sentiment de ses complaisances et de ses impostures. Quoiqu'il tente d'y échappé par l'attention aux choses, aux arbres, aussi bien qu'aux projets, ambitions, futilités de ses jours, un tourbillon de conscience l'aspire. Ses amours, ses convictions, ses révoltes comme ses vertus, lui apparaissent dans une lumière crue, illusoire ou réelle.

Cette histoire, soulevée par un mouvement spirituel profond, est racontée avec intelligence, ferveur, poésie et une science littéraire très sûre. Le livre de Jean Sulivan, sur le mode lyrique ou ironique, féroce ou tendre, semble dire que tout devient possible quand tout est perdu.


Paradoxe et scandale

Plon, 1962, réédité sous le titre Dieu au-delà de Dieu, Gallimard, 1968, puis aux éditions Desclée de Brouwer, 1982, avec une préface de Raymond Jean.

Dieu au-delà de Dieu , qu’est-ce à dire sinon que Dieu est livré aux mots , que les mots sont liés au temps et que chaque génération à travers les mots, contre et avec eux, ne peut que s’insurger, c’est-à-dire se réveiller et se mettre en marche ? Les mots masquent autant qu’ils révèlent et ne tiennent leur promesse qu’à celui qui conquiert leur signification.

La Vérité n’existe pas une fois pour toutes, pour tous et pour personne. Seuls les violents s’en emparent en la réchauffant de la chaleur de la vie. Elle ne s’hérite pas comme une terre, ni ne se communique avec le sang. On ne l’a pas. Elle nous investit à condition de rester éveillé. Tout éveil est un nouveau sommeil dont il faut s'éveiller encore. Les mots sont des sources, mais aussi des tombeaux dont il faut rouler la pierre.

L’Évangile, aujourd’hui comme hier, déchire le voile, détruit le Temple parce qu’il sait que le temple se relève en trois jours.