1959 Bonheur des rebelles

Roman et nouvelles , Plon, 1959, Gallimard, 1968.

Ce volume comprend un roman, Le Voyage intérieur, un récit, L'Insurrection du Prince, et deux séries de nouvelles intitulées l'une Bonheur des rebelles -qui donne son titre au présent volume-, et l'autre Série noire.

Un jeune homme après un long renoncement à vivre, ses études enfin terminées, part à la découverte, guette l'aventure. D'étranges rencontres le conduisent au bord d'une révélation spirituelle inattendue... Mais les désirs sont plus forts qui l'entrainent à fuir. Le réveil sera pour plus tard ou jamais. Comme l'a écrit Robert Poulet, Le Voyage intérieur pourrait bien être le roman de l'inaptitude morale.

Un Prince que l'on hisse de force sur le trône décide d'être logique, passe les bornes, s'en prend aux tabous. Qu' arrive-t-il? Tel est le sujet de L'Insurrection du Prince.

Plusieurs nouvelles de Bonheur des rebelles et de Série noire mettent en scène des personnages qui se débattent au milieu des nécessités sociales et de la toute puissance des habitudes. Comment participer au monde sans se trahir? Certains sont écrasés. D'autres survivent en se créant en marge un royaume d'amitié. Sans refuser le monde, ils tentent de s'en garder. D'autres enfin après un long sommeil, au bord de l'asphyxie, se mettent à exister.

Mais qu'il s'agisse de roman, de récits ou de nouvelles, il n'est jamais question pour l'auteur d'illustrer une thèse. Chaque œuvre n'est là avec ses thèmes et ses obsessions que pour le plaisir de l'écriture.


1959 Provocation

Plon, 1959.

4ème de couverture

Provocation, non pas défi : c'est une adhésion en profondeur que l'auteur recherche ici. " Beaucoup ont l'air d'être dans l'Église, qui sont dehors. Beaucoup ont l'air d'être dehors, qui sont dedans ". Cette parole de saint Augustin, Jean Sulivan ne l'a pas oubliée : il parle pour les indifférents, les " frontaliers ", les révoltés qui croient fuir Dieu et leur Église sans savoir que c'est une caricature qu'ils rejettent.

Tout dans notre monde est devenu spectacle et la religion n'a pas échappé à cette contagion. Les fonctionnaires, les manœuvres de la foi y veillent. Mais ne sommes-nous pas tous fonctionnaires et manœuvres à partir du moment où nous ne vivons plus qu'à la périphérie ?

La religion de puissance et de magie qui tombe par pans entiers, n'est pas la religion du Christ ni celle de l'Église, car l'Église n'a jamais laissé entendre qu'il valait mieux achalander les temples que saurer les libertés de l'homme.

Ce livre ne veut pas être un pamphlet, mais plutôt une conversation avec un ami invisible qu'on voudrait éclairer et par là même guérir, en lui faisant pressentir la jeunesse de la vie sous les scléroses et les illusions rassurantes du monde quotidien.